vendredi 30 juillet 2010

Olé!

Vous aurez peut-être entendu parler de la question qui fait rage en Espagne: pour ou contre les corridas?

La Catalogne vient de rentrer dans le cercle très restreint des communautés interdisant les corridas avec mise à mort du taureau (jusqu'alors, il n'y avait que les Canaries qui le prohibaient), et ce suite à une initiative populaire (pétition qui permet de lancer le débat au parlement de la communauté).

La coutume n'est cependant pas prête d'être interdite dans toute l'Espagne...



Michel et moi sommes donc allés observer de près ce rituel populaire, à Pampelune (Navarre), durant les fêtes de la San Fermin.


Première interrogation au moment de prendre les billets: Sol o Sombra (soleil ou ombre) Il fait 35°C bien que la corrida commence à 18h30, donc l'ombre est tentante, d'autant plus paraît-il qu'on y suit mieux ce qui se passe dans l'arène. Finalement, c'est le soleil qui l'emporte vu le différentiel de prix des places.

Découverte suivante: c'est la fête côté soleil. L'animation est dans les gradins plutôt que dans l'arène! Entre sangria, sandwichs et orchestre, l'allégresse et la cacophonie règnent. Nos voisins nous offrent très vite de quoi nous désaltérer (en bons touristes, nous n'avions pris que de l'eau).



La corrida commence, avec tous ses rituels: entrée des différents protagonistes : président de la corrida, matadors, picadors, areneros (qui remettent en état l’arène) et mules (chargées d’enlever le taureau mort). Puis vient l'heure du combat. Les taureaux, dont les noms et les poids sont annoncés sur des écrans; sont de belles bêtes, entre 550 et 690kg...


Pendant 2h30, nous assisterons 6 fois au même déroulement, en 3 temps :

1.Le taureau entre, plein de vigueur et de rage (il était enfermé dans un petit enclos toute l’après-midi) ; il se fait balader par les « peones » qui font des passes avec une cape rose et jaune. Si le taureau s’approche un peu trop de l’un d’entre eux, les autres accourent pour le distraire. Le « picador » à cheval lui plante ensuite une lance dans le dos, histoire de l’affaiblir un peu. C’est le moment où nous avons compris que le taureau n’avait en fait aucune chance de s’en tirer. Il résiste cependant, jusqu’à parfois renverser le cheval et son picador.

2. Une fois bien affaibli, le taureau se retrouve face au « bandillero » dont le but est de planter les fameuses banderilles (très jolies au demeurant).



3. Le « matador » fait ensuite son entrée. Comme son nom l’indique en espagnol, son objectif est de tuer le taureau. Il fait quelques passes avec sa « muleta », rouge cette fois. C’est un moment très artistique. Lorsque le « matador » voit le taureau épuisé, il lui porte l’estocade finale – sauf s’il est mauvais auquel cas il porte 3 ou 4 estocades, chose que le public n’apprécie guère (et je suppose que le taureau non plus). Le taureau vacille quelques instants, en crachant plus ou moins de sang (âmes sensibles s’abstenir) puis s’écroule. Un des « peones » vient l’achever au poignard. C’est alors que les orchestres rejouent de plus belle et les mules viennent sortir le corps inerte du taureau qui 20 minutes auparavant était plein de vie.



Le président décide ensuite (suivant l’avis du public) d’accorder ou non des récompenses au matador ; nous avons eu la chance de voir El Fandi qui a eu droit à deux oreilles et faire un tour de piste sur les épaules d’un admirateur (la classe quoi).

Bref, c’était la fête, mais nous ne sommes pas surs de retourner voir une telle boucherie !

Il existe cependant d’autres types de spectacle sans mise à mort du taureau…



OLE !



1 commentaire:

  1. Pour en avoir vu moi aussi,je suis CONTRE cette pratique cruelle!! Mais bravo néanmoins pour ce beau reportage!

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